Le Cheval d’Odin
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Les fins de parties de Philidor

dimanche 13 février 2011, par Nimzovinec

Les fins de partie set de la manière de mener ses pions à dame si l’adversaire en rend l’exécution difficile.

La position du terrain est, comme on le sent bien, entièrement différente, à la fin de la partie, de celle du commencement ; parce qu’à la fin d’une parte, c’est la position momentanée des pièces qui décide du gain ou de la perte, sans qu’on puisse se reprocher de n’avoir pas évité ce qu’on n’avait pas prévu, ou qu’on ne pouvait prévoir. C’est donc à la fin de la partie qu’on peut connaître l’habile joueur, parce qu’alors le moindre coup est décisif, n’étant plus alors autant subordonné au jeu de l’adversaire qu’au commencement ; c’est donc à celui qui connaît mieux le terrain que l’avantage doit demeurer.

Le succès d’une partie, où il n’y a plus ou guère de pièces sur le jeu, dépend ordinairement de la manœuvre du Roi ; parce qu’en tel cas, c’est la pièce la plus propre à soutenir les pions qu’on voudra pousser à Dame.

Il est très essentiel de porter le Roi en avant de ses pions, afin de les avancer sous sa sauve-garde jusqu’à dame, cela se pratique surtout quand il n’y a plus sur le jeu d’autres pièces, qui puissent le forcer à se retirer : car il y a un avantage décisif pour celui dont le Roi arrive le premier en opposition, soit pour le gain, soit pour la remise de la partie ; pour le gain s’il peut forcer son adversaire de sortir de l’opposition et de lui céder le passage par lequel son pion doit arriver à Dame ; pour la remise, s’il se maintient simplement dans cette opposition.

Mais si, outre les pions, il y a encore des pièces sur le jeu , il faut combiner si, en cas que l’on arrive le premier en opposition, on pourra s’y maintenir, ou si on pourra faire quitter place à son adversaire, afin de se déterminer en conséquence à faire pièce pour pièce, ou à l’éviter, soit pour le gain ou pour la remise de la partie.

Si à la fin d’une partie il vous reste un Fou avec deux pions de front, vous aurez un moyen assuré de les mener à Dame, en les plaçant d’abord sur des cases de la couleur opposée de celle du Fou ; celui-ci pourra interdire à votre adversaire les cases sur lesquelles il pourrait placer son Roi ou une autre de ses pièces, qui arrêteraient le progrès de vos pions, ou bien les déloger, si elles y étaient déjà établies.

De même s’il vous reste à la fin d’une partie un Fou avec un pion sur la ligne des Tours, il ne peut être mené à dame, si ce Fou n’est pas de la couleur de la case sur laquelle ce pion arrive à dame ; parce que vous n’avez plus le moyen de déloger le Roi adverse de cette case angulaire ; par conséquent vous ne pouvez faire que partie remise ou Pat.

S’il vous reste à la fin d’une partie un fou contre tour, hâtez-vous de conduire votre Roi dans le coin de l’échiquier, qui n’est pas de couleur du Fou ; c’est la seule place, pour ne pas prolonger la partie, qui décide d’un refait incontestable en votre faveur.

Si vous avez une supériorité, qui doive vous valoir la partie, il vous faut éviter de fournir occasion à votre adversaire de vous donner des échecs perpétuels, ou avoir soin de faire manœuvrer votre Roi pour le mettre à l’abri des échecs qu’il reçoit de l’adversaire, qui pourrait faire, par le sacrifice se sa Dame ou de sa Tour, que son Roi se trouvât alors Pat.

Une remarque très essentielle, pour le gain, c’est qu’à la fin de la partie on ne se contente pas de l’avantage marqué qu’on a en mains, mais qu’on examine à fond toutes les ressources qui restent encore à l’adversaire, pour éviter ce qui vient d’être dit dans la remarque précédente.

De même, quoique votre jeu soit de faire pièce pour pièce lorsque vous en avez une de plus que votre adversaire, il ne faut pas cependant le faire quand par là vous mettez en jeu une autre pièce de l’adversaire qui pourrait vous nuire plus que celle que vous auriez prise.

Quand une partie, où vous n’aviez pu obtenir un avantage apparent, est à sa fin, il faut tâcher de trouver le moyen d’enlacer les pions les uns dans les autres ; cela vous donnera le moyen assuré de faire une partie remise. En général, dans toutes les parties où vous ne pouvez pas prendre l’avantage, il vous faut songer à faire remise, ce qu’on appelle alors jouer à la défensive.

C’est une règle générale pour ne pas perdre de temps au jeu des échecs, de ne jamais donner des échecs que lorsqu’il en résulte un avantage quelconque, le gain d’une partie, d’un pion, ou d’un temps pour aller à Dame, ou un autre événement quelconque, comme le gain de ce que l’on appelle l’après-coup.

Plusieurs amateurs donnent souvent échec au Roi, croyant que cela ne pourra faire de mal, parce que l’adversaire est toujours obligé de jouer son Roi ou de le couvrir ; au contraire, une manœuvre pareille pourra fortifier le jeu de votre adversaire et affaiblir le vôtre. Une bonne manœuvre de votre adversaire c’est de chercher souvent à vous engager à lui donner des échecs, quand même ce serait deux ou trois de suite, en sorte qu’il puisse par ce moyen prendre une place qu’il a en vue.

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