Aux échecs rien n’est simple. Ce jeu est merveilleux mais au combien difficile. Comme la vie il apporte au joueur son quota de joie et de peine. Mordre la poussière, se faire piétiner ?tout ceci fait partie du lot quotidien du joueur d ’échecs. Mais ces petits désagréments s’efface devant une victoire !
Victoire ?le mot magique est lâché !
Rien n’est plus beau que la victoire. Mais comment faire pour obtenir cette maudite victoire ? Risque et agressivité ou ? solidité et nulle en poche ?
Si la victoire est le but suprême, les chemins qui y mènent sont nombreux. Un Petrossian, un Tahl, un Larsen, un Fisher, un Lasker, un Nimzovitch ou un Korchnoi n’ont pas la même approche du combat ; ils n’ont pas la même perception du risque. Face à des prises de risques tactiques et/ou stratégiques ?la solidité mais également la gestion de la « Lutte » sont des alternatives efficaces.
Mais comment juger ces différentes stratégies de gain ?
Sont-elles même comparable ?
Mais qu’est-ce que le risque aux échecs ?
Question simple ?réponse beaucoup plus difficile.
Prenons un exemple : un tournoi de 11 joueurs (donc 10 parties à jouer). Posons :
*
g= nombre de gains,
*
n= nombre de nulles,
*
p= nombre de pertes.
L’espérance de gain du joueur est : (1) E= g + 0,5n, avec (2) g +n + p= 10. Si g = p l’équation (2) devient : n= 10 -2g. L’équation (1) devient : E= g +0,5(10-2g) = 5.
Si le nombre de gain est égal au perte, l’espérance de gain est obligatoirement de 5 !
Le tableau suivant résume la situation :
Les deux façons extrêmes de jouer (1+,8=,1- et 5+,0=,5-) donne le même résultat final (5).
Mais la notion de risque y est très différente.
La première façon de jouer semble plus sure et représente la solidité et nulle en poche. La deuxième façon représente le risque et l’agressivité.
Mais qui a raison ?
Les deux mon capitaine, le résultat final des deux joueurs étant de 5.
Mais qu’est-ce que le risque aux échecs ? Une partie d’échecs, dans un premier temps, évolue dans une zone « neutre ». La sortie de cette zone neutre se traduit par le gain ou la perte de la partie.
La prise de risque serait alors la sortie volontaire de cette zone neutre ?en espérant que cette sortie nous soit favorable.
Sortir de la zone neutre est relativement aisée. Un certain nombre de débuts « risqués » remplissent très bien cette fonction. Attention, ne confondons pas débuts risqués et ouvertures douteuses. Sortir de la zone neutre de façon favorable est beaucoup plus délicat et demande un doigté particulier. Toutes les phases de la partie (début, milieu, finale) sont susceptibles d’être touchées. La personnalité mais également le style du joueur interviennent. Certains vont mettre l’accent sur le début, d’autres vont choisir des positions extrêmement délicates à jouer (pour les deux protagonistes), certains vont jouer la carte de la provocation, d’autres celle de la prophylaxie ?
Ce n’est pas sortir de la zone neutre qui est difficile, mais plutôt de le faire dans de bonne conditions sans trop forcer la chance !
Prendre des risques c’est bien (parfois), mais savoir ce que l’on fait c’est mieux (toujours).
Peut-on dire qu’un joueur qui prend des risques est un joueur d’attaque ?
Oui et non. C’est parfois vrai ?pas toujours !
Un joueur d’attaque prend-t—il des risques ?
D’une certaine manière oui ?mais pas toujours !
Il y à donc risque et risque. La prise de risque doit rester dans le domaine du « raisonnable ».
Sortir de la zone neutre ?pourquoi pas (c’est si amusant !).
Il convient alors de bien mesurer ce que l’on va faire, se souvenir qu’une partie d’échecs ne se limite pas à l’ouverture, qu’il existe un milieu de parie et une finale. C’est un combat long et difficile où l’adversaire à également son mot à dire.
Mais quelle joie quand, après avoir pris notre adversaire par la main, l’avoir doucement amener au bord du précipice, nous le voyons sombrer corps et bien dans l’abîme.