Ce diagramme a été généré par Diagol. Merci à Olivier Bouverot.
La Nimzovitch se présente quand les noirs répondent par la sortie de leur Cavalier Dame sur le 1. e4 des blancs.
Quelles sont les idées fondamentales de cette défense ?
Pour bien comprendre les idées cachées derrière une ouverture il convient de se rappeler que toute bonne stratégie découle de la prise en compte de l’extrême importance du centre dans une partie d’échecs. Celui qui gagne la bataille du centre a d’excellentes chances de conclure la partie à son avantage.
Mais pourquoi donc ?
depuis le centre nous pouvons porter nos efforts à gauche, devant nous ou bien sur la droite de la position. disposant d’un avantage d’espace nos forces peuvent circuler très aisément et très rapidement vers le champs de bataille ?possibilité que l’adversaire ne dispose pas.
Un avantage appréciable !
Cette notion de la maîtrise du centre est fondamentale. Cependant les moyens que nous pouvons utiliser sont divers et variés :
- l’occupation physique du centre,
- Le contrôle à distance,
- Un « mixte » des deux par le centre retenu.
Cependant certaines notions, elles aussi indispensables, viennent perturber cette analyse :
- Adéquation pions/pièces,
- Les notions de points de rupture,
- La prophylaxie,
- Le handicap,
- Le développement.
Fine dans son ouvrage « Les idées cachées dans les ouvertures d’échecs » identifie deux stratégies différentes pour les noirs face à un 1.e4 : la contre attaque , le défense « strong point ». Ce pion e4 représente toute la force du jeu des blancs, c ?est sur lui que toute la stratégie noire doit se développer ?en d’autre terme si les noirs arrivent à l’éliminer, sans inconvénient, leur stratégie d’ouverture sera couronnée de succès.
Comment l’éliminer ?
Mais par la capture ou l’échange !
L ’échange pourra se faire sur la case d5 (plus difficilement sur f5).
La question est donc maintenant quand ?
dans la Scandinave, les noirs répondent : maintenant !
La Nimzovitch, elle préconise d’attendre le deuxième coup ?la sortie du cavalier dame doit être prise comme une préparation de cette poussée libératrice.
Les premiers coups sont donc :
1.e4 Cç6
2.d4 d5
Cette position est remarquable, la tension centrale générée par les noirs est vive :
- Pression sur e4,
- Pression sur d4.
Face à cette tension les blancs ont essayé trois suites :
1. l’avance e4-e5,
2. La sortie du cavalier dame en ç3,
3. l’échange e4xd5.
Ces suites constituent les trois grandes variantes principales de cette ouverture ; chacune ayant ses caractéristiques propres.
L’avance du pion en e5 va amener des positions ressemblant à la variante d’avance de la Française mais avec un bon fou noir de cases blanches. Ce dernier pourra « sortir » de la chaîne de pions pour devenir un bon fou.
La sortie de cavalier en ç3 règle le problème du pion e4 ; mais la faiblesse relative du pion d4 va obliger les blancs a le pousser en d5 et de jouer un gambit.
L’échange e4xd5 est sans doute la suite la plus simple pour les noirs, car après la reprise de la dame plus rien ne les empêche de liquider le centre par l’avance e5.
Une dernière possibilité blanche existe : trouver une alternative à 2.d4. Pour ce faire deux suites semblent praticables :
2.Cf3,
2.Cç3
Mais là aussi les noirs peuvent trouver des suites « rares » pleines de possibilités et de tensions.
En résumé de ce très rapide survol de la Nimzovitch que pouvons nous conclure ?
Sous des aspects extrêmement provocateurs, cette défense n ?en est pas moins stratégiquement saine et fondée. Mais alors pourquoi donc n’est-elle pas plus souvent jouée à très haut niveau ?
La réponse à une telle question n’est pas simple. Une piste de réponse pourrait bien être le peu de théorie disponible sur ce début.
dans bien des cas il nous faut remonter aux propres parties et commentaires du grand Nimzovitch lui-même !
Et que dire des ouvrages théoriques sur les ouvertures qui la classe dans la catégorie des débuts incorrects.
Cette défense est-elle jouable ?
Incontestablement oui !
Cette défense est-elle correcte ?
Incontestablement oui ! !
Cette défense est-elle efficace ?
A la lumière des statistiques, incontestablement oui ! ! !
Cette défense est-elle risquée ?
Alors la oui, oui, oui ! ! ! !
Mais sans doute pas plus que d’autres défenses reconnues comme l’Alekhine ou la Sicilienne.
Essayez là et forgez vous vous-même votre propre jugement ?vous serez très surpris du résultat !